Comme la grande majorité des secteurs d’activité, l’ingénierie est directement impactée par le contexte économique : concurrence de plus en plus internationale, pression sur les coûts, normes et réglementations contraignantes, nécessité de co-concevoir pour réduire les investissements…

Face à ces enjeux, les sociétés d’ingénierie s’adaptent. Elles vont par exemple chercher des relais de croissance hors du territoire national et donc répondre à des projets internationaux. Leurs méthodes de travail changent aussi pour suivre les mutations économiques et sociales. De plus, les perspectives de croissance se concentrent principalement sur les secteurs de l’énergie et de l’environnement et rendent nécessaire l’acquisition de nouvelles compétences.

La planification et les grandes étapes de suivi de chantier

Face à cette évolution du contexte économique et environnemental, la planification est un sujet de premier ordre. Le planning et la définition des jalons sont des éléments de plus en plus clés dans la supervision de site en ingénierie. Ils permettent de structurer le projet, de définir les objectifs et les échéances, et de suivre l’avancement des travaux. Cependant, la gestion de ces aspects peut se révéler complexe, en raison des nombreuses variables et incertitudes inhérentes à ce type de projet.

L’établissement d’un planning réaliste et flexible est essentiel. Il doit prendre en compte les contraintes de temps, de coûts et de qualité, ainsi que les risques et les incertitudes, notamment liés à la conjoncture et aux nouvelles normes qui fleurissent régulièrement. Les jalons, quant à eux, doivent être clairement définis et communiqués. Ils constituent des points de contrôle permettant de vérifier que le projet est sur la bonne voie et de prendre des mesures correctives en cas de besoin.

Le suivi de chantier nécessite également une coordination efficace entre les différentes parties prenantes (architectes, ingénieurs, entrepreneurs, etc.). Ceci est d’autant plus crucial dans un contexte de projet multi-entités (voir plus bas)…

Ces changements impactent la manière dont les sociétés d’ingénierie gèrent leurs projets d’infrastructures

Les projets sont touchés par des évolutions à plusieurs niveaux :

  • Economique : internationalisation, concentration des marchés, entreprise élargie…
  • Social et sociétal : culture de l’instantané, omniprésence des réseaux sociaux…
  • Technologique : accélération de l’innovation technique, explosion des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), du collaboratif, de la mobilité…
  • Niveau de complexité : croissance de la conception durable, projets techniquement plus complexes comme par exemple dans le secteur pétrolier où il devient rentable d’exploiter des gisements difficiles d’accès…
  • Sobriété et efficacité énergétique : l’échéance de zéro émission de carbone à l’horizon 2050 concerne également les bâtiments alors que le Bâtiment représente actuellement plus de 40 % des consommations d’énergie et 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Les leviers d’efficacité reposent autant sur une optimisation des espaces, le choix des matériaux et l’efficacité énergétique de l’enveloppe, les équipements ou les conditions d’usage du bâtiment

Ces transformations posent aux ingénieristes de nouveaux défis opérationnels liés à la gestion de flux d’informations et de documents de plus en plus complexes, à la gestion d’équipements (objets connectés…) et à la consolidation des projets clients.

C’est pourquoi les besoins en management de projets et en solutions pour faciliter leur gestion et capitaliser les bonnes pratiques s’accroissent de jour en jour. La majorité des sociétés de ce secteur cherche ainsi à mettre à jour leur système d’information (avec un progiciel adapté) et à acquérir de nouvelles compétences.

Gestion de la rentabilité des chantiers : un sujet complexe, d’autant plus dans un contexte multi-entités avec des problématiques de consolidation

La gestion de la rentabilité des chantiers est un autre défi majeur pour les sociétés d’ingénierie. Elle implique de maîtriser les coûts et les délais, d’optimiser les ressources et d’assurer la qualité des travaux, une tâche qui se complique encore davantage dans un contexte multi-entité, où il faut gérer la consolidation des informations financières et opérationnelles de plusieurs entités.

Dans ce contexte multi-projets et multi-entités, les responsables financiers doivent piloter la rentabilité avec la vision contributive comme l’explique cet article d’expert.

La transparence et la communication sont ici essentielles… et disposer d’un système de reporting et de suivi des coûts qui permet de suivre en temps réel l’évolution des dépenses et de détecter rapidement les potentielles dérives est indispensable. De même, la communication entre les différentes entités doit être fluide et efficace, pour faciliter la coordination et la prise de décision.

La gestion de la rentabilité des chantiers passe également par une bonne gestion des risques. Cela implique d’identifier les risques potentiels (retards, surcoûts, problèmes de qualité, etc.), d’évaluer leur impact et de mettre en place des mesures préventives et correctives. C’est un processus continu, qui doit être intégré à toutes les étapes du projet.