Quelques informations sur le démantèlement nucléaire

C’est à partir de 1960 que l’industrie nucléaire française a pris son essor. Comme pour la plupart des projets d’infrastructures, le cycle de vie d’une installation nucléaire se décompose en trois phases ; conception et construction, fonctionnement et démantèlement.

Et justement, plusieurs installations réalisées au début de cette période arrivent en fin de vie, ne sont plus exploitées à des fins de production et doivent être démantelées. C’est à dire être arrêtées totalement et définitivement, et que les infrastructures soient démolies après des opérations d’assainissement et de démontage. La phase de démantèlement peut durer plus de 10 ans !

On notera que plusieurs stratégies de démantèlement sont possibles, une fois la décision d’arrêt validée :

  • démantèlement immédiat
  • démantèlement différé pour lequel il s’agit d’attendre que la radioactivité baisse d’elle-même avant de commencer la déconstruction
  • démantèlement « in situ » qui consiste à couler du béton sur l’ensemble du bâtiment

Si on souhaite rentrer plus précisément dans les trois étapes du démantèlement d’un réacteur, on peut séparer  :

  • La MAD ou Mise à l’Arrêt Définitif dans laquelle le combustible du cœur du réacteur est déchargé et entreposé en piscine de « désactivation »
  • Le démantèlement partiel incluant la destruction de tous les bâtiments en dehors du bâtiment abritant le réacteur
  • Le démantèlement total du bâtiment réacteur

Ensuite, les matériaux radioactifs sont entreposés pour une très longue période.

Coût et nouveau marché

Le coût du démantèlement est encore mal estimé, par manque de retour d’expérience. La plupart des méthodes d’évaluation sont hétérogènes et aboutissent à des résultats différents selon les types d’installation et les pays. Ce qui est par contre certain, c’est que de de plus en plus d’acteurs se positionnement sur ce marché dont le poids va croître dans les années à venir.  Dernièrement, c’est Veolia qui a ouvert une branche regroupant ses trois filiales Kurion, Alaron et Asteralis et nommée Nuclear Solutions, qui sera dédiée à l’assainissement nucléaire.

 

Au niveau des méthodes et des logiciels, le démantèlement doit être anticipé au maximum. Plus les infrastructures, les équipements et l’ensemble des informations liées aux installations sont identifiées et maîtrisées, plus les risques pendant le démantèlement seront minimisés.  Durant la phase de démantèlement elle-même, les opérations sont longues et représentent de vrais défis en termes de gestion de projets, de coordination des travaux et des équipes et entreprises souvent très spécialisées. C’est typiquement sur ces projets complexes que les logiciels de PLM montrent leur potentiel.