Le « BIM » (Building Information Modelling) et la « ville intelligente » ont pour point commun d’être des expressions à la mode. Néanmoins, derrière ces dernières se cachent de véritables enjeux pour le futur de la ville et ses habitants. Le sujet pose des questions relatives aux contributions du BIM envers la Smart City.
Informations générales sur la ville intelligente (= Smart city)
Smart City : première définition
L’utilisation intelligente et efficace des ressources naturelles, en raison du réchauffement climatique et du risque de pénurie, est devenue prioritaire. Ainsi, la ville intelligente est une ville qui utilise les ressources en énergie de façon efficace grâce aux nouvelles technologies, notamment de l’information. La ville intelligente offre à ses habitants une qualité maximale avec une consommation de ressources minimale grâce à une combinaison intelligente des infrastructures (transports, énergie, communication, …) aux échelles du bâtiment, du quartier, de la ville. Les habitants des villes sont de plus en plus nombreux : la ville intelligente est supposée leur offrir une meilleure qualité de vie.
Ce concept de ville intelligente n’est pas nouveau en soi, comme le BIM, mais une récente prise de conscience environnementale aidée par les progrès technologiques en a favorisé l’éclosion. Les villes intelligentes représentent 90% des villes européennes de plus de 500k habitants et 43% des villes de 100k à 200k habitants, selon un rapport du Parlement européen (Parlement européen – Mapping smart cities in the EU).
La vie des villes « smart »
Les villes « smart » peuvent être classifiées selon 3 catégories :
- Smart living : amélioration de la qualité de vie des citoyens
- Smart Safety : aide à la prévention, minimisation des risques
- Smart Substainability : réduction des impacts environnementaux
Devenir « Smart » est possible par différents moyens. Certaines villes se concentrent sur l’efficacité opérationnelle de leurs services municipaux, d’autres sur l’engagement citoyen par des applications smartphones pour les utilisateurs, d’autres encore se focalisent sur l’utilisation de données pour fournir des services culturels basés sur la technologie afin de devenir plus attractive en termes de lieux de vie et de travail.
On peut donc déduire que le BIM dans sa forme collaborative est lié à la ville intelligente. En effet, le BIM s’introduit dans le concept du Smart Building (construire intelligent) par la possibilité de récupérer les données techniques du bâtiment. Ce processus de construction a également pour enjeux de réduire les coûts de construction et de maintenance tout au long du cycle de vie du bâtiment.
La donnée étant au cœur du Smart City, le BIM permettant un accès aux informations du bâtiment afin d’adapter les usages de celui-ci, est un bon moyen d’avoir une ville plus intelligente, « Smarter »!
Construire une ville intelligente avec le BIM
L’importance du BIM pour la création d’une ville intelligente
Le BIM permet de rendre une ville « intelligente ». Le BIM n’est pas un produit : c’est un processus soutenu par une technologie qui donnerait des actifs plus performants et qui est essentiel pour la création d’une ville intelligente.
Si vous examinez le cycle de vie d’un projet d’infrastructure, vous avez de nombreuses équipes et sociétés qui sont impliquées. Les répartitions peuvent être par corps de métier, par zone, par phases du projet (ex : la première équipe s’occupe de la planification, la deuxième de la conception, la troisième de la construction, puis une équipe de la maintenance). Dans de tels scénarios, l’importance du BIM augmente puisqu’il facilite la gestion de l’information et la collaboration entre les équipes associées à un projet de construction. Il permet principalement d’éviter un gaspillage de revenus et une fuite d’information importante.
=> Le BIM supprime ces obstacles en intégrant la mobilité de l’information, afin que tout le monde utilise le même ensemble de normes et de processus. Par conséquent, vos connaissances sur les actifs augmentent constamment au cours du cycle de vie du projet. Cela profitera à tout le monde sur le long terme.
Par ailleurs, la mise en œuvre du BIM permet aux architectes et aux ingénieurs d’obtenir plusieurs pistes de conception informée (3D), tandis que les constructeurs réduisent les déchets et terminent leurs projets dans les délais. Ainsi cela engendre des économies sur les dépenses engagées en raison des retards évitables.
Une ville n’est jamais isolée avec le BIM. Un bâtiment reste intégré en permanence à d’autres bases telles que le système de transports, les services publics, etc. Il s’agit donc d’une tâche complexe, c’est l’excellence du BIM. Les projets mettant en œuvre le BIM ouvrent des possibilités de collaboration et permettent une libre circulation d’informations normalisées entre les systèmes. En effet, après cette analyse du concept de ville intelligente et du BIM, le facteur le plus important est l’information et son accès facile.
Le BIM dans le monde
Le Royaume-Uni a mandaté la mise en œuvre du BIM au niveau 2 pour tous les projets gouvernements. Depuis, nous avons assisté à une réduction de 20% des coûts en capital en utilisant le BIM niveau 2 au Royaume-Uni. En Europe, la France, l’Espagne, et l’Allemagne ont accéléré l’adoption des normes BIM. Tout comme le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande a également mandaté le BIM pour des projets d’infrastructures majeurs. L’adoption du BIM prend également de l’ampleur en Inde grâce au projet gouvernemental « 100 villes intelligentes ». Cependant, les pays nordiques (Norvège, Danemark, Suède, Finlande) sont des pionniers dans ce domaine car ils ont adopté le BIM dès l’année 2005.
Dans les nouveaux défis que relèvent les territoires d’ici et d’ailleurs, la logique de la Smart City s’impose en tête. Comment améliorer l’espace urbain, le rendre plus intelligent, plus adapté et plus évolutif ? La réponse passe par le Smart Building : puisqu’il est au cœur de la Smart City, le nouveau bâtiment doit intégrer ces notions d’intelligence.
La première étape du bâtiment intelligent repose sur la maquette numérique BIM puisqu’elle intègre l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Pour que celle-ci soit la pierre angulaire de nouvelles cités, tous les acteurs, de l’usager au constructeur, ont pour mission de généraliser la pratique. Heureusement, toutes les technologies sont disponibles, il ne reste qu’à diffuser les méthodes.
Les Smart Building et leur maquette numérique BIM pourraient intéresser bien plus que les nouveaux territoires. Puisque de nombreuses villes sont actuellement en cours de rénovation ou d’adaptation, elles sont également toutes destinées à profiter de ces nouveaux services. Pourquoi ne pas envisager une utilisation des maquettes BIM par les nouveaux territoires qui permettrait d’influencer les métropoles historiques et ainsi, les pousser à se réinventer ?