Un des freins à la conduite du changement en entreprise est le célèbre « ICPP » des utilisateurs. Le « Ici C’est Pas Pareil » touche en particulier les projets de logiciels. En effet, ils impactent non seulement les méthodes de travail mais aussi les outils utilisés. Passer au digital a souvent tendance à cristalliser les blocages!
Mais il y a des moyens d’éviter ou au moins de limiter ces blocages. Un projet logiciel btp qui se focalise sur les enjeux technologiques plus que sur les besoins des différents services a toutes les chances de provoquer une levée de boucliers, et parfois pour de bonnes raisons! Nécessairement, si le logiciel apporte plus de contraintes et ralentit les tâches quotidiennes sans apporter de vrais gains (qualité, traçabilité mais aussi métier) l’ « ICPP » va prendre de l’ampleur. Le logiciel doit avant tout permettre aux utilisateurs de valoriser leur travail en se détachant des tâches sans valeur ajoutée.
Conduite du changement dans le BTP : comment limiter le frein de l’ ICPP ?
Plusieurs atouts vont permettre au logiciel de trouver sa place, sans heurter les réfractaires au changement :
- Ergonomie et intuitivité. L’application doit être facile à utiliser, ce qui passe bien sûr par une interface ergonomique mais aussi capable de s’adapter aux différents profils d’utilisateurs. Même si la page d’accueil est très jolie, si elle noie l’utilisateur d’informations, il y aura blocage.
- Accompagnement au changement. Ce qui renforce avant tout le frein de l’ICPP c’est le manque de formation. Si les utilisateurs sont jetés directement dans l’application sans avoir été formés et accompagnés, il leur sera très difficile de prendre en main l’application et de découvrir ses atouts. Accompagner les utilisateurs est aussi un très bon moyen de mettre en avant les avantages de la solution et ce qu’elle va pouvoir apporter au quotidien, tout en étant à l’écoute des besoins terrains.
- Des fonctions et un vocabulaire métier. Vendre un PLM pour un industriel de l’aéronautique ou pour une entreprise de BTP ce n’est pas la même chose. Les besoins ne sont pas les mêmes, le vocabulaire est différent, les fonctions et les méthodes changent. Même si les autres points sont bien menés, il faut avant tout que l’application corresponde aux enjeux de la société qui l’utilise. Et pour cela l’éditeur doit connaître le métier du client et être force de proposition sur les bonnes pratiques. Le risque est sinon de mettre en place une « usine à gaz », meilleur moyen de créer le frein de l’ « ICPP »!
- La possibilité de prendre du recul sur son travail. L’utilisateur qui saisit des informations dans le PLM ne se rend pas toujours compte des résultats et de la vision d’ensemble. Pouvoir expliquer dans la conduite du changement l’intérêt du PLM pour la réalisation d’indicateurs, la prise en compte des goulots d’étranglement… permet aux utilisateurs d’avoir une vision plus large de ce que la solution peut apporter à l’entreprise (et aussi leur apporter, par exemple dans le cas de manque d’effectifs à certaines étapes).
- Les bénéfices pour les utilisateurs. Et bien sûr, le logiciel doit faciliter le travail quotidien des utilisateurs. C’est à dire leur faire gagner du temps, les libérer des tâches sans valeur ajoutée, leur offrir un accès rapide à l’information dont ils ont besoin… pour leur permettre de se concentrer sur leur métier.
En restant dans les acronymes, ces remarques sont aussi applicables au frein NIH (« Not Invented Here »)!